L’étude de l’Inserm sur les troubles du développement du langage[1]https://presse.inserm.fr/la-television-allumee-pendant-les-repas-associee-a-un-plus-faible-developpement-du-langage-chez-les-jeunes-enfants/43102/#_ftn1 chez les jeunes enfants n’a, à vrai dire, rien d’étonnant. Mais elle a le mérite de venir corroborer des observations que nous sommes nombreux à faire depuis des années.
Avec en moyenne 2 heures par jour passées devant les écrans [2]selon une enquète INCA (Anses) parue en 2014, les effets sur le développement du langage des jeunes enfants sont lourds. Les évaluations de langage et de quotient intellectuel verbal montrent d’importances différences entre les enfants qui sont régulièrement mis face à un contenu audiovisuel et ceux qui ne le sont jamais.
3 points de QI en moins
La différence de QI entre les enfants qui sont régulièrement mis face à un contenu audiovisuel et ceux qui ne le sont jamais est de 3. C’est loin d’être anecdotique.
L’interaction sociale est un des vecteurs du développement du langage, et donc du quotient intellectuel. Lorsque des enfants en bas âge sont dans un échange verbal en famille leur langage se construit, s’affine et se confronte à celui de leurs parents, ou de leurs frères et sœurs. Le fait d’exprimer un mot, ou une phrase, et qu’un tiers corrige ou aide à préciser la pensée participe à l’amélioration du langage et de la pensée. Lorsqu’un écran est allumé la sollicitation de toute la famille réduit la conversation et les échanges, ce qui appauvrit le langage.
Les dangers de l’écran sont réels et connus depuis de nombreuses années, mais ce n’est qu’au travers de telles études que l’on enfin apporter du crédit à ces observations et donc agir de concert.
Idiocratie
Film de Mike Judje sorti en 2006
Idiocratie, réalisé par Mike Judge, sorti en 2006, est une comédie satirique de science-fiction qui raconte l’histoire de deux personnes sorties d’hibernation après cinq siècles. Elles se réveillent dans une société dystopique rongée par l’anti-intellectualisme, le mercantilisme, la surpopulation et la dégradation de l’environnement. Cela fera bientôt 20 ans que cette dystopie fait rire, mais il n’est pas utile de regarder le film en entier. L’extrait que nous vous montrons suffit à brosser le tableau.
Si rien n’est fait, collectivement, nationalement, pour endiguer ce phénomène, il est à craindre que notre société se divise en deux, avec d’un côté les familles qui ont conscience des dangers de l’écran, et plus généralement encore des réseaux sociaux, et celles qui n’y prêtent pas attention ou rejettent l’idée qu’ils puissent représenter un risque.
Il s’agit d’un enjeu national, international même tant les conséquences d’une diminution globale du QI de la population peut avoir de lourdes conséquences sur la stabilité de nos sociétés.